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Prévenir les risques liés au travail par point chaud

Les travaux par point chaud constituent l’une des principales causes d’incendie au Canada et l’un des trois types de pertes les plus fréquentes pour les propriétés à usage commercial ou industriel de tailles moyennes – représentant une importante part des pertes de biens meubles chaque année. Cela dit, des mesures de sécurité efficaces combinées à un système de permis de travaux par point chaud permettent de réduire considérablement les risques d’incendie causé par la coupe, le soudage et d’autres formes de travail par point chaud.

Le travail par point chaud englobe tout type de travail qui génère une force d’allumage, comme une étincelle ou une flamme nue, incluant le soudage, la coupe, le meulage et le brasage (au propane ou non). Effectuer des travaux par point chaud à proximité de poussière combustible ou de tout liquide, gaz ou matériau inflammable comporte un risque élevé d’incendie ou d’explosion.

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Il suffit d’une étincelle pour causer un sinistre catastrophique

On trouve de nombreuses propriétés à usage commercial ou servant à des activités industrielles légères où des travaux à chaud ont lieu de manière récurrente sans qu’une zone précise leur soit réservée.

« C’est l’absence de zone dédiée au travail par point chaud qui pose problème. Le travail par point chaud effectué à l’intérieur d’un bâtiment est susceptible de causer des risques d’incendie inutilement, surtout lorsque les travaux auraient pu avoir lieu ailleurs, dans une zone sécuritaire désignée à cette fin », explique Tyler Bjornson, directeur, Contrôle des sinistres à Wawanesa Assurance. « Ces risques existent, peu importe l’affectation du bâtiment en question, qu’il s’agisse d’un commerce ou d’une ferme, par exemple. Le travail par point chaud dans une zone où des biens sont produits ou entreposés soulève plusieurs difficultés, si bien qu’il est recommandé de toujours désigner une zone précise réservée à ce type de travaux, lorsque possible ».

Une petite étincelle peut à elle seule causer de graves dégâts : destruction d’équipement et de biens, pertes d’exploitation et même pertes d’emploi. Dans certains cas, des vies humaines peuvent être en danger. Durant la reconstruction suivant un tel sinistre, l’entreprise est également susceptible de perdre une partie de sa clientèle au profit de ses compétiteurs.

« Les conséquences sont énormes, affirme Bjornson. Lorsque les conditions de travail ne sont pas adéquates, on constate vite à quel point une simple étincelle de soudage peut s’avérer dévastatrice ».

Atténuer les risques que pose le travail par point chaud

Si un entrepreneur coupe du métal dans un endroit poussiéreux à proximité d’un mur combustible, l’étincelle qui jaillit pendant qu’il travaille peut couver puis déclencher un incendie la nuit venue, sans personne sur les lieux pour intervenir.

« Afin d’atténuer ces risques, l’entretien ménager doit être rehaussé dans toute zone où du travail par point chaud a lieu », indique Andrew Chan, spécialiste principal, Contrôle des sinistres à Wawanesa.

Idéalement, les travaux doivent être menés dans une zone dont les murs et les planchers sont non combustibles. Cet endroit doit être propre, bien aéré et dénué de tout matériau combustible. Si certains matériaux combustibles ne peuvent être déplacés hors de la zone de travail, il convient d’utiliser des couvertures ignifuges, des protecteurs métalliques ou encore des écrans de soudeur approuvés.

« Assurez-vous qu’aucun matériau combustible ne se trouve à moins de dix mètres de la zone où le travail a lieu et conservez toujours des extincteurs portatifs à proximité », ajoute Chan.

Mettre en place une surveillance incendie

Bien que plusieurs mesures doivent être déployées pour préparer la zone de travail par point chaud, il est également crucial de mettre en place une surveillance incendie après que les travaux aient eu lieu.

« La surveillance incendie signifie de rester sur les lieux une fois les travaux par point chaud achevés pour vérifier qu’il n’y ait pas de feu qui couve ou d’incendie qui puisse s’enclencher », explique Bjornson. Selon lui, c’est souvent en cette matière que les mesures de sécurité sont défaillantes. Dans certains cas, la personne responsable de la surveillance incendie n’a pas été déterminée avant que les travaux aient lieu. L’entrepreneur en soudage a-t-il tenu compte de cette tâche en établissant le coût des travaux? Ou est-ce plutôt l’entreprise même qui assigne un employé ayant reçu la formation appropriée à la période de surveillance? Il s’agit d’une étape cruciale qui peut malheureusement être négligée.

C’est pourquoi il est préférable de faire en sorte que les travaux soient achevés tôt en journée, plutôt qu’à la fin de la journée de travail, lorsque tout le monde est pressé de rentrer à la maison.

La durée recommandée de la surveillance incendie est d’une à quatre heures, selon la nature des travaux. Cette tâche doit être confiée à une personne adéquatement formée à l’utilisation de l’équipement de lutte contre l’incendie.

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Permis de travaux par point chaud

On peut atténuer considérablement les dangers liés au travail par point chaud grâce à un système de permis de travaux par point chaud, et ce, que les travaux soient confiés à des membres du personnel de l’entreprise ou à de tiers entrepreneurs.

Un permis de travaux par point chaud est un système d’étiquettes à deux portions qui comportent une liste de vérification de sécurité à laquelle le soudeur doit se conformer avant de procéder à des travaux par point chaud en dehors des zones précisément désignées à cette fin. La première portion de l’étiquette est affichée près de la zone où les travaux ont lieu jusqu’à ce que la surveillance incendie soit terminée, alors que la seconde est typiquement classée dans les dossiers de l’entreprise aux fins de vérification par la direction.

« L’étiquette est apposée à proximité de la zone de travail par point chaud. Le système fait en sorte que le soudeur se conforme aux processus de sécurité et donne son approbation sur une liste de vérification avant de lancer les travaux, puis après avoir effectué la surveillance incendie », explique Chan tout en précisant qu’il est possible de se procurer ces étiquettes auprès de la plupart des détaillants de fournitures de sécurité.

Programme de sécurité incendie pour travaux par point chaud

Ces permis doivent être prévus dans toute politique de sécurité incendie pour travaux par point chaud, laquelle forme partie intégrante du programme de sécurité général de l’entreprise. Une telle politique doit s’appliquer à tous les travaux par point chaud menés sur place, que ce soit par des membres du personnel de l’entreprise ou par de tiers entrepreneurs.

La politique prévoyant les procédures de sécurité entourant le travail par point chaud ne doit pas être trop compliquée et peut tenir sur une page ou deux.

Cette politique écrite simple doit comporter les éléments suivants :

  • Politique d’entreprise relative à tout travail par point chaud effectué sur place par le personnel chargé de l’entretien ou par de tiers entrepreneurs (mentionnant la préférence pour les travaux effectués hors des lieux assurés ou, lorsque c’est impossible, tôt dans la journée dans l’édifice).
  • Procédures de sécurité incendie (nettoyage, arrosage et surveillance des étincelles) applicables avant, pendant et après les travaux par point chaud effectués à l’intérieur du bâtiment.
  • Recours obligatoire au système de permis de travaux par point chaud, qu’il soit local ou fourni par un tiers entrepreneur, sauf pour les travaux effectués dans les zones précisément désignées à cette fin.
  • Mesures à suivre pour que toute zone désignée pour le travail par point chaud soit exempte de matériaux combustibles, incluant les contenants à ordures non couverts.
  • Utilisation d’écrans séparateurs pour isoler la zone de soudage, si nécessaire.
  • Mesures à suivre chaque fois qu’un tiers entrepreneur doit effectuer du travail par point chaud sur les lieux.

La rubrique « Recours aux entrepreneurs en travaux par point chaud » de votre politique doit à tout le moins prévoir ce qui suit :

  • Obtention du certificat d’assurance responsabilité valide de l’entrepreneur.
  • Entente avec l’entrepreneur quant à l’utilisation obligatoire du système de permis.
  • Entente quant à la partie responsable de la surveillance incendie et des étincelles.

Le programme des permis de travaux par point chaud doit se conformer à la norme NFPA 51B (en anglais seulement) de la National Fire Protection Association en matière de prévention incendie pour les travaux de soudage, de coupe ou toute autre forme de travail par point chaud, laquelle inclut des procédures écrites pour l’émission des permis.

« Le travail par point chaud peut vous coûter votre entreprise et même mettre des vies en danger, résume Bjornson. Consacrer un peu de temps à l’élaboration d’un programme de sécurité est de toute évidence un bon investissement ».


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